Quand les religions donnent matière à une bonne comédie!

Constatant l'engouement populaire qui ne se dément pas depuis plusieurs mois, je m'incline d'avoir sous-estimé l'intérêt de la comédie Qu'est ce que j'ai fait au bon Dieu avec Christian Clavier et Chantal Lauby, les personnages principaux.

Quand j'ai vu les trois quarts de ce film début mai (en raison d'un impératif et des publicités à rallonge du Gaumont Parnasse, je n'ai pas pu voir la fin), j'ai apprécié cette gentille comédie rigolote mais l'histoire m'a parue assez simpliste et attendue.

Curieusement, le fait de ne pas avoir pu voir la fin m'a bien ennuyée et j'ai été tentée d'y retourner une seconde fois.

Car depuis, les critiques de cinéma et les médias généralistes se sont emparés du phénomène de mode pour en tirer des conclusions tirées par les cheveux : comment juger un modèle d'intégration des immigrés depuis plusieurs générations à partir d'une comédie qui se sert d'autant de préjugés et de stéréotypes pour faire rire d'eux même la diversité de ses spectateurs?.

Je suis comme toi, je suis dans le schwarz total.

Claude Verneuil à sa femme après avoir rencontré le fiancé noir mais catholique de sa fille.

QU'EST CE QU'ON A FAIT AU BON DIEU ? Bande Annonce (2014)

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Mais le fait que cette comédie ait attiré plus de dix millions de spectateurs prouve la force de son scénario fondé sur des dialogues savoureux et des comiques de situation.

Le réalisateur a réuni deux générations de talents : l'humour du Splendid (Christian Clavier) associé à celui des Nuls (Chantal Lauby) et la jeune génération du Jamel Comedy Club: Noom Diawara, Ary Abittan, Frederic Chau..., les filles des Verneuil : Frédérique Bel, Julia Piaton...et surtout Pascal N'zonzi, Mr Koffi, le père de Charles.

Je l'avais découvert dans Paulette, il jouait un petit rôle secondaire de curé et c'est lui le grand personnage qui relève la saveur de ce film dans son duo comique avec Christian Clavier. Son personnage de père africain, hostile aux Français et aux blancs en général est savoureux. La scène de la boulangerie où les deux pères échangent leurs costumes est très réussie.

L'autre grand gagnant de cette comédie est bien entendu Christian Clavier. Qu'on l'apprécie ou non pour ses amitiés politiques ou ses passes-droits en Corse, Clavier est un grand acteur que l'on peut comparer sans peine à Louis de Funes dans ce film. Depuis son personnage de Jacquouille / Jacquart dans Les visiteurs en 1993, je le considère comme un acteur iconique du cinéma français comme Gérard Depardieu.

Même si l'idée directrice de ce film ressemble à une blague Alors c'est un rebeu, un noir, un juif et un chinois qui se marient avec quatre filles de la bourgeoisie française de Saumur..; ce film brille par son portrait de la société française très contemporaine.

Particulièrement, la scène émouvante où les trois gendres chantent a capella, la main sur le coeur La marseillaise pour le père, notaire de province qui les compare à l'équipe de France de football avec ses travers identitaires ou encore celle de la messe de minuit.

Pour conclure, même si la critique littéraire des Cahiers du cinéma descend ce film, un moment de rire et de légéreté n'est jamais inutile dans le climat actuel.