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Libraire spécialisée en histoire de l'art, j'ai voulu partager avec vous mes coups de coeur culturels : expos, livres ou encore films qui font sens dans l'actualité culturelle immédiate.

23 Mar

La Vache, quand le rire nous rappelle nos racines agricoles !

Publié par Margot  - Catégories :  #Cinéma, #Société

La Vache, quand le rire nous rappelle nos racines agricoles !

Hier, mardi 22 mars, c'était le Printemps du cinéma mais mon cœur n'était pas à la fête : ma compassion allait à la ville de Bruxelles, touchée par deux attaques terroristes. Alors se divertir avec un bon film humain et sincère comme La Vache réalisé par Mohamed Hamidi, était une nécessité.

Cette comédie franco-marocaine est un road-movie à la fois burlesque et très réaliste porté par un acteur peu connu mais tellement talentueux : Fatsah Bouyahmed qui interprète Fatah Ballabes.

Ce paysan algérien est sélectionné par le Salon international de l'agriculture à Paris, une institution pour présenter sa vache Jacqueline au concours des plus belles vaches tarentaises. Son village le soutient financièrement mais porte aussi sur lui un regard lourd de conséquences s'il échoue ou s'il ne fait pas honneur aux siens.

J' ai vraiment aimé cette comédie originale, fondée sur les contrastes incessants entre tradition et modernité : le village algérien avec son mode de vie rural et traditionnel qui vit à l'heure de la modernité grâce aux réseaux sociaux et Internet...

Ainsi le voyage archaïque d'un homme qui traverse la France à pied est une réussite grâce aux médias et aux réseaux sociaux qui ont fédéré tout un essaim d'admirateurs qui ont fait basculé le règlement traditionnel et rigide du concours du salon.

La Vache, quand le rire nous rappelle nos racines agricoles !

C'est une comédie dans l'actualité directe : la situation économique désastreuse des agriculteurs, l'impact des médias sur le salon de l'agriculture... mais aussi un regard nostalgique sur le passé : la référence directe au film de Fernandel La vache et le prisonnier de 1959, le fait que Fatah aime passionnément les chansons françaises des années 1980 et qu'il connaisse son moment de gloire lors d'une fête de village un peu trop arrosée mais " c'est pas de sa faute, c'est à cause de la poire".

D'ailleurs cette petite phrase qui déclenche un quiproquo terrible avec sa femme, ne lui appartient plus quand il est médiatisé, ça devient un concept médiatique scandé par ses admirateurs au salon de l'agriculture.

Après, c'est sûr que cette comédie utilise de grosses ficelles un peu caricaturales qui m'ont moins plu : le fait que les personnages algériens parlent avec un débit rapide le français et qu'on perde des répliques savoureuses, que Jamel ait un personnage peu subtil auquel on ne croit plus du tout à la fin de l'histoire ... ou encore que les cuivres puissants d'Ibrahim Maalouf gênent un peu le fil de l'histoire pour ses spectateurs tant la musique est présente.

Mais malgré tout, cette histoire fonctionne et nous apporte de la joie, beaucoup de rire et nous rassure sur les liens affectifs qui perdurent entre la France et les pays du Maghreb. Ce film, c'est le reflet des déclarations d'amour que fait régulièrement Jamel Debbouze, le producteur du film à la France, ce pays qui lui a fait connaître la notoriété.

La Vache, quand le rire nous rappelle nos racines agricoles !
La Vache, quand le rire nous rappelle nos racines agricoles !La Vache, quand le rire nous rappelle nos racines agricoles !

Suivre une histoire de qualité dans une salle de cinéma splendide, c'est un peu la cerise sur le gâteau. Et bien sachez que c'est possible au cinéma-théâtre de la rue du Garde-chasse, non loin de la mairie des Lilas. Prenez un peu votre peine pour chercher l'endroit car il vaut vraiment le coup. De dehors, les proportions assez impressionnantes de l'édifice nous rappellent le faste de la 3eme république, la Belle époque.

Et vous n'êtes pas au bout de vos surprises puisque la salle est très impressionnante : l'écran de cinéma est gigantesque et les qualités techniques de la salle sont dignes du grand Rex sur les grands boulevards à Paris. La grande scène, les plafonds peints et les rideaux rouges habillent le lieu. Enfin, la tribune surélevée de sièges est un chef-d’œuvre technique au service du 7eme art.

Merci Allociné de nous avoir fait découvrir cette magnifique salle de cinéma qui tranche avec les petites salles anonymes et sans âme des multiplexes standardisés. Surtout que sa politique tarifaire est un vrai effort en faveur de la culture et du cinéma art et essai: 6 euros, le plein tarif. Sa programmation alterne des films grand public et d'autres plus spécialisés. Bravo à la municipalité des Lilas pour ce cinéma exceptionnel.

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