Au bonheur des ogres, hymne à Belleville, Paris
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Février étant le mois des césars qui récompensent les films de l'année 2013, je voulais revenir sur l' un de mes coups de cœur de cette année : Au bonheur des ogres.
J'aime beaucoup les adaptations littéraires au cinéma pour confronter l'écrit à l'image et surtout comment une équipe de cinéma parvient à travers les décors, les costumes et l'incarnation des personnages à retranscrire un univers qui a fait rêver un grand nombre de lecteurs sur papier.
Avec la saga Malaussène, le réalisateur Nicolas Bary s'est retrouvé confronté à un enjeu de taille tant les romans de Pennac ont marqué des générations de lecteurs et que bon nombre de propositions d'adaptations cinématographiques avaient été faites à l'auteur.
Cette saga de six romans a marqué la littérature française des années 1980-1990 puisque Benjamin Malaussène est un antihéros très populaire et que le style de Pennac rend hommage à un Paris baroque et dynamique, celui des grands magasins et des quartiers populaires : Belleville, Ménilmontant...
Le titre s'inspire du roman d' Emile Zola, les ogres sont une métaphore qui donne un aspect de conte à cette histoire qui oscille entre comédie et polar. Benjamin Malaussène (Raphaël Personnaz à l'écran) éternel adolescent au pyjama atypique se retrouve le fratriarche d'une tribu d'enfants abandonnés à eux mêmes, leur mère étant une grande amoureuse qui sème ses enfants à Belleville et disparait vers d'autres contrées.
Bien qu'insouciant et rêveur, Benjamin se retrouve chargé de famille, ce qui l'oblige à accepter une basse besogne dans un grand magasin Le Bonheur parisien. Il est chargé par la direction de tenir le rôle de bouc-émissaire : celui qu'on humilie pour attendrir le client mécontent du service après vente afin qu'il évite de demander des réclamations au magasin.
A travers ce rôle à contre-emploi, on saisit tout l'aspect burlesque qui se dégage de cette histoire mais le suspense a aussi sa place. L'action se situe durant la période des fêtes de Noël dans ce grand magasin, qui est en fait le véritable ogre de l'histoire. Des bombes explosent pour éliminer des personnes bien ciblées et malheureusement pour lui, Benjamin Malaussène se trouve à chaque fois à proximité, entrainant ainsi la suspicion du commissaire de police et de l'inspecteur Caregga chargés de l'enquête.