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Libraire spécialisée en histoire de l'art, j'ai voulu partager avec vous mes coups de coeur culturels : expos, livres ou encore films qui font sens dans l'actualité culturelle immédiate.

09 Feb

Au bonheur des ogres, hymne à Belleville, Paris

Publié par Margot  - Catégories :  #Littérature, #Paris

Au bonheur des ogres, hymne à Belleville, Paris

Février étant le mois des césars qui récompensent les films de l'année 2013, je voulais revenir sur l' un de mes coups de cœur de cette année : Au bonheur des ogres.

J'aime beaucoup les adaptations littéraires au cinéma pour confronter l'écrit à l'image et surtout comment une équipe de cinéma parvient à travers les décors, les costumes et l'incarnation des personnages à retranscrire un univers qui a fait rêver un grand nombre de lecteurs sur papier.

Avec la saga Malaussène, le réalisateur Nicolas Bary s'est retrouvé confronté à un enjeu de taille tant les romans de Pennac ont marqué des générations de lecteurs et que bon nombre de propositions d'adaptations cinématographiques avaient été faites à l'auteur.

Cette saga de six romans a marqué la littérature française des années 1980-1990 puisque Benjamin Malaussène est un antihéros très populaire et que le style de Pennac rend hommage à un Paris baroque et dynamique, celui des grands magasins et des quartiers populaires : Belleville, Ménilmontant...

Au bonheur des ogres, hymne à Belleville, Paris
Au bonheur des ogres, hymne à Belleville, Paris

Le titre s'inspire du roman d' Emile Zola, les ogres sont une métaphore qui donne un aspect de conte à cette histoire qui oscille entre comédie et polar. Benjamin Malaussène (Raphaël Personnaz à l'écran) éternel adolescent au pyjama atypique se retrouve le fratriarche d'une tribu d'enfants abandonnés à eux mêmes, leur mère étant une grande amoureuse qui sème ses enfants à Belleville et disparait vers d'autres contrées.

 

Bien qu'insouciant et rêveur, Benjamin se retrouve chargé de famille, ce qui l'oblige à accepter une basse besogne dans un grand magasin Le Bonheur parisien. Il est chargé par la direction de tenir le rôle de bouc-émissaire : celui qu'on humilie pour attendrir le client mécontent du service après vente afin qu'il évite de demander des réclamations au magasin.

 

A travers ce rôle à contre-emploi, on saisit tout l'aspect burlesque qui se dégage de cette histoire mais le suspense a aussi sa place. L'action se situe durant la période des fêtes de Noël dans ce grand magasin, qui est en fait le véritable ogre de l'histoire. Des bombes explosent pour éliminer des personnes bien ciblées et malheureusement pour lui, Benjamin Malaussène se trouve à chaque fois à proximité, entrainant ainsi la suspicion du commissaire de police et de l'inspecteur Caregga chargés de l'enquête.

 

 

Au bonheur des ogres, hymne à Belleville, Paris

Mais rapidement devant la naïveté de l'individu, la police deviendra de plus en plus indécise compte tenu de la complexité de l'enquête. Toute l'intrigue repose sur une vieille histoire où des enfants ont été enlevés à leurs parents au sein du magasin et ces disparitions mystérieuses n'ont jamais été élucidées. Elles ont longtemps hanté l'ancien patron du magasin, et son héritier Sinclair (interprété avec brio par Guillaume de Tonquedec) apparait alors comme le patron cynique de Malaussène, mais plus tard comme un grand blessé de l'enfance et le public comprend alors les raisons de sa folie.

 

Afin de pouvoir se défendre, Benjamin Malaussène devra devenir un homme et mener l'enquête. Il pourra compter sur une alliée de poids, une journaliste intrépide et culottée, une jeune femme rousse à la crinière de lionne qui subjugue Benjamin par sa féminité au point de ne la nommer que par un surnom : Tante Julia.

 

Cette histoire d'amour liée à l'enquête policière révèle tout le talent de Pennac à montrer le grain de folie de chacun de ses personnages car la tribu Malaussène est très vivante, les policiers participent à rendre cette comédie exaltante et pleine de rebondissements. Cette saga littéraire a fait la conquête de 1,5 millions de lecteurs en France et fut traduite en 20 langues.

 

Je vous conseille ce film si vous ne connaissiez pas forcément les romans de Daniel Pennac comme moi.  Benjamin Malaussène est un héros de la littérature française dans la lignée de Poil de Carotte ou du Petit Nicolas. A travers le dossier de presse, il était très intéressant de voir que les acteurs entretenaient un lien très fort avec chacun des personnages du livre car ils ont tous été amateurs de ce roman étant adolescents. Il s'agit d'une oeuvre littéraire qui se transmet de génération en génération.

Au bonheur des ogres, hymne à Belleville, Paris
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