Le palais épiscopal de Valence, musée du 21eme siècle
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Après trois années de travaux de rénovation, nombre de Valentinois comme moi attendaient la ré-ouverture de leur musée dédié aux Beaux-Arts et à l'archéologie.
C'est chose faite depuis le 14 décembre dernier, le premier week-end d'ouverture ouvert gratuitement, a attiré plus de 10 000 visiteurs. Ce musée situé Place des Ormeaux, se trouve à côté de la Cathédrale Sainte-Apollinaire dans la vieille ville, proche de la Place des Clercs et du Pendentif.
Cet ancien palais épiscopal Renaissance a vu ses espaces totalement recrées : une nouvelle entrée, deux étages supplémentaires et surtout la création d'un belvédère et son vaste panorama à 360° au pied de la cathédrale de Valence, en face de la colline de Crussol et vers la ville de Valence et l'esplanade du Champs de Mars.
Revisiter le musée m'a rappelé certains souvenirs : l'attente de l'ouverture du musée dans la cour centrale. Je regrette qu'on ne puisse plus y accéder car on pouvait alors s'approcher du petit bassin avec les poissons rouges et la grosse pierre au centre. Mais la nouvelle entrée est à la hauteur des enjeux de cette réouverture.
On entre par la droite, directement sous le grand escalier en bois où se trouvait l'ancienne collection archéologique (l'immense vase en céramique) et l'accès au jardin.
L' œuvre d'art contemporain qui sert d'ouverture sur les collections permanentes m' a un peu interloquée car j'ai bien cherché le message sous-jacent mais l'équilibre entre les couleurs et les formes était assez intéressant . Seulement, elle n'annonce pas la richesse des collections que l'on découvre si l'on suit le parcours de visite très attentivement.
La spécificité du musée de Valence est son traitement d'un thème : la peinture de paysage du 17eme au 20eme siècle. Notamment, une peinture de moulin de Salomon van Ruysdael, peintre hollandais du 17eme siècle ou encore les sanguines d'Hubert Robert, peintre reconnu à travers l'Europe au 18eme siècle. Valence abrite la 3eme collection mondiale de son œuvre après le Louvre à Paris et un grand musée russe.
J'ai aussi particulièrement aimé la peinture à l'huile sur papier de Delacroix, Rochers vers 1822 pour ses camaïeux de bleu réalisée en Touraine. Ou encore l’Église de Saint Jean aux bois, huile sur toile peinte par Maurice Utrillo en 1918 à Aulnay sous Bois.
Enfin, le musée fait la part belle aux artistes du 20eme siècle dont André Lhote et un groupe d'artistes qui ont choisi la campagne valentinoise : Mirmande pour atelier. Marcelle Rivier en faisait partie. Cette femme-peintre, grande voyageuse a été résistante pendant la guerre. Ses couleurs chatoyantes sont dans la lignée du fauvisme d'André Derain. En 1986, une grande monographie retraçant son œuvre a été publiée par la Galerie Sapet dont ma maman a fait la maquette.
Valence a donc une riche collection de peintures et ses expositions temporaires dédiées à André Lhote ou Paul Sérusier ont été relayées dans la presse nationale spécialisée. Seulement, le parcours de visite entre les étages est peu clair par ses anachronismes et cela nécessite d'avoir quelques connaissances en histoire de l'art pour mieux l'apprécier. Les collections de peinture se trouvent donc dans la partie du musée qui donne sur le jardin.
A suivre : Après la rénovation du musée de Valence et son écrin architectural du 21eme siècle, continuons notre balade muséale dans le Sud-Est de la France à travers la visite du nouveau MUCEM, grande reussite culturelle et touristique de 2013.